Mais d'apparence passive seulement. Car ce quatrième est
l'omniprésent noir, espace de projections infinies. Son pouvoir de fascination
crée un vide au sein duquel vit une masse confuse sujette à tous les
phantasmes. Positif du monde intérieur, négatif de la conscience, il est en
somme l'Inconscient dans tout ce qu'il a d'inconnaissable. C'est par lui seul
qu'on trouve la liberté de lier la trame des éléments qui évoluent sur ce fond
- parce qu'il les a produits. Il est l'inspiration et le souffle qui les unient
et les abîment. Ces saturniennes furent ainsi réalisées au cœur de la nuit afin
de lui laisser la plus grande place.
Toutefois, céder sa
part au nocturne, c'est aussi ouvrir une brèche au dialogue du rêve. Ces
panoramas sont alors moins des triptyques d'objets plus ou moins hétérogènes
que des paysages intérieurs fragmentés, comme ces rêves qui nous visitent la
nuit avec leur part de fortunes et de mystères. Le rêveur ne peut alors qu'en
recueillir les impressions pour les amplifier à sa conscience en un Tout qui
lui correspond.